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6 avril 2009 1 06 /04 /avril /2009 00:48
 



La tête cogne et se penche légèrement de côté. Je Te supplie. Longues palabres. Recours. Espérance. Mon île est déserte. Je t'aime et suis seule, je t'aime et ne peux plus. Mourir le passé. Déchirer le masque. Le jour me sauve et la nuit me perd. Mon corps brisé ne laisse rien paraître. Pourquoi ?
Sourire toujours. Pourquoi ? Ne pas s'enfuir. Pourquoi ? Je Te supplie de m'épargner ces corps et ces bouches sombres de ces nuits qui s'accrochent à mes pas.
Ta transaction est le dernier mot. La conversion conjure ma perte.
Ne plus lutter qu'avec le silence.
Me refusant aux autres Tu décides de ne plus me livrer gratuitement.
La sentance tombe et le rideau se lève sur la scène. Les trois coups ont cogné sourdement. L'autre spectacle commence. Sous une autre direction.
Le directeur, lui, ne change pas : mais moi je deviens Ta pute préférée qui fera courber l'échine et vider les comptes en banque. Taire mes cris et obéir sans savoir pourquoi. Savoir simplement que je t'aime tout en ayant peur de toi. Peur de toi. Peur de toi. Devenir poupée désarticulée, poupée de chiffons, poupée inconsciente, m'enlise dans Tes sables mouvants.
Vagues de vertige et mordre la langue jusqu'au sang, la peur au ventre.
Tu as tout préparé : la boîte postale, les horaires de téléphone pour les rendez-vous, les annonces d'hommes d'affaires. Les phrases à écrire.
Ne plus qu'exécuter. Clouée dans mon sol. Pétrifiée sans même penser à fuir ! Séance qui tourne. J'ai froid.
Toi Tu jouis.
Les hommes me désirent alors. Les hommes d'affaires, les chefs d'entreprises, les notables. Je. Moi. Au corps gracile, longs cheveux tombant sur les reins. La cuisse ferme. La cheville fine cerclée d'une chaînette argentée. La lèvre charnue, les yeux profonds, souvent rieurs, comme absents. Mystérieux. Mes seins menus évoquent l'image de la femme encore enfant. L'enfant que Tu détruis. J'accomplis le devoir.
Toujours le même. Elève bien sage toujours prête. Qui ne se pose plus de questions, ce sont les questions qui m'en posent. Fracas assourdissant dans ma tête, un cri, un cri muet, comme si j'avais crié.
J'ai 23 ans. Je T'aime. TU es mon Dieu.
Parfois Tu me suivras. Parfois Tu m'accompagneras. Parfois Tu participeras. parfois me laisser seule à mon sort.
Cela Ta jouissance. Cela Ta folie. Ta folie qui m'enveloppe toute entière.
Tu enfonces chaque fois un peu plus profond dans mes veines l'aiguille
de la soumission.
Et. Et. Et. Souvenir d'Alice au pays des merveilles. Les mots de lewis carroll : "Plus bas, encore plus bas, toujours plus bas. Est-ce que cette chute ne finira jamais ?"
Je suis absente de mon propre corps.


Texte protégé
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commentaires

M
Tout à fait. Mais la chute fut longue, longue, très longue.J'ai rectifié un petit bout de mon texte...J'avais oublié la négation...Je pense que tu avais compris.Merci Thierry.
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T
Il nous est parfois nécessaire de toucher le fond, ne serait-ce que pour pouvoir donner le coup de talon qui nous enverra vers la surface.AmitiéThierry
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  • : Maelström
  • : Longue histoire que cette perte de soi... Un récit douloureux. Un exutoire. Une femme à côté de son corps durant 28 ans. Cette femme : moi. Un récit aussi où la prose prend une grande part.
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