26 mars 2009
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La femme . La femme . La femme...LA FEMME ! Cette femme qui n'est autre que moi . Que je refuse . Que je réfute . Longtemps pour moi cette "femme" n'était pas moi . Elle a été AUTRE QUE MOI durant des années . J'ai vécu à côté de cette femme . J'ai été l'ombre de cette femme . Alors s'est posé pour moi le problème de mon identité . Non . IL SE POSE . Et longtemps j'ai refusé cette identité . Maintenant je pense que je suis prête . Cette "femme" était "moi" . Personne d'autre, malheureusement . Après mon hospitalisation je ne pouvais penser autre chose sur ma vie que celle de cette "femme" qui n'a jamais été moi, mais une femme soumise, terrorifiée, battue, soumise, violée, prostituée . Oui, je lâche mes mots . Avec le recul j'ai compris, admis, qu'il fallait que j'assume mon existence, mon "être", mon "moi" . Comme dit Rimbaud :"Je est un autre" . La formule est paradoxale et même, semble-t-il, contradictoire puisqu'elle identifie le sujet, le moi, c'est à dire le pôle d'identité de la personne avec son contraire « un autre », indéfini, et étranger . J'ai tout faux . Non, j'ai compris et je décide maintenant de parler de "JE" . "La femme" ne sera plus , "JE" est . Mon exutoire : sortir de ce gouffre qui m'empêche de vivre, qui me tue chaque jour à petit feu mais il me faut à tout prix sortir de cet enfer qui dure et perdure malgré tout . Par moments je m'effondre, mais il est de mon devoir de FEMME de témoigner, de ne pas me réfugier derrière l'image de "la femme" . Toute la nuit j'y ai pensé et je pense maintenant que je suis prête . Je me répète, suis-je bête...!
Selon Nietzsche : C'est seulement en tant qu'animal social que l'homme a appris à prendre conscience de lui-même . La conscience est apparue d'abord dans des rapports de dépendance et d'obéissance . Elle est d'abord conscience de l'autre dont elle dépend ; elle apparaît lors que le tout du corps se subordonne à un tout supérieur (par la contrainte d'un Maître) . La conscience est d'abord conscience de ce tout supérieur auquel elle se subordonne (elle est conscience aliénée) ; elle se développe sous cette modalité chez les esclaves alors que le maître peut rester dans l'innocence d'une existence purement régie par ses instincts pour ensuite développer une conscience supérieure qui est celle de ses instincts les plus forts .
Le passé est derrière, le futur devant . Les lueurs finales des galeries souterraines s'éloignent . Je ne sais rien . Absolument rien . Je commence à vivre . S'y tenir, tenir bon . Mon histoire est loin d'être finie .
Je me nourris à présent de lectures, de musique surtout . BRAHMS . Entre autre . Alors vous qui avez lu "La femme", pardonnez (bien que vous ayez compris... je pense) que maintenant je parlerai à la première personne du singulier - ce mot de "singulier" me paraît étrange - je ne sais pourquoi... mais il fait partie du mouvement, une lumière presque inacceptable mais que je me dois de rendre .
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