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15 juillet 2009 3 15 /07 /juillet /2009 17:36


Trois chevaux galopent dans le pré .  Images belles ,  trop rapides . 
Le rêve prend la forme que depuis longtemps Tu espères .  La maison neuve se construit un peu tous les jours, sur les quatre hectares de vignes que nous avons achetés .  Mon corps fait le trajet tous les jours ,  entre les entreprises de matériaux ,  la maison en construction ,  les enfants ,  l'Homme  et le travail dans les champs .  La main prend les billets d'un côté et les relâche de l'autre .
La main fait tourner la bétonnière ,  la main scie ,  la main peint ,  la main plante des arbres ,  la main caresse les enfants ,  la main salue le facteur ,  la main se crispe ,  les doigts blanchissent et les ongles  s'enfoncent dans la paume tandis que les mâchoires se serrent .  Comment faire pour arrêter cette mécanique informe .  Tenir bon ,  tenir encore un peu , et me consummer ,  m'enfoncer à l'intérieur ,  muette .

Le jour où je les découvre ,  bouche grande ouverte perd le mot .  Respect face à une intimité que l'on ne veut ni ne peut déranger .  Dans le grand chêne feuillu qui se dresse dans le bosquet à l'intérieur du pré des chevaux un couple de Moyens-Ducs a fait son nid .  Le couple qui couve amoureusement sent la présence étrangère et leur cou se tord de telle façon que je peux voir quatre grands yeux qui me fixent ,  épuisants de tension .  Disparaître .  Ou plutôt faire partie du paysage ,  tel un végétal parmi d'autres .  Rester ainsi figée un long moment .  Savourer l'extase .  Lentement ,  le plus lentement possible ,  je recule .  Me détourner jusqu'à disparaître .  Un couple de Moyens-Ducs nichant dans cet endroit ,  en rase campagne ,  non loin du littoral ,  est un évènement d'une rareté extrême .  Sinon inespéré .  Et .  Regagner à pied la maison de l'autre coté de la route ,  le coeur explosant de bonheur .  Douce sensation . 
Cette nuit-là une grande tempête fait rage .  On entend le vent hurler .  Les branches du mimosa et du forsythia cinglent fortement le mur de la maison .  Les éclairs illuminent le ciel et semblent traverser la maison neuve aux volets toujours ouverts .  Ils annoncent les roulements de tambour du tonnerre de plus en plus rapproché , des débris d'explosion .  Sous la couette je pense au couple de hiboux .  Mon corps tressaille ,  tremble , affolé ,  aspiré .  Un torrent de pluie s'abat sur la campagne .  Longtemps .  Je garde les yeux ouverts tard dans la nuit .  Jusqu'à ce que pluie vent mêlés cessent .
Le lendemain le soleil trimphant semble avoir effacé le cauchemar de la nuit .  Je retourne dans le pré . 
Au pied de l'arbre ,  parmi les branches arrachées ,  deux oeufs éclatés .
Le couple de rapaces a disparu .

Texte protégé 

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commentaires

M
Bonsoir Didier....Je suis morte de rire !!!Oui ! Je veux bien prendre ton perroquet ....Bises,- Mèl -
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M
Bonsoir Didier....Je suis morte de rire !!!Oui ! Je veux bien prendre ton perroquet ....Bises,- Mèl -
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D
Merci pour ce perroquet écoute prend le met le chez toi apprend lui tes textescar moi il me prend la tête mais il m'énerve car il est chez moi !!!!!!!!!!!
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D
Quelques précisions je n'ai que peu de moyens pour mes photos et les photos de Jadia nous travaillons avec deux olympus de 4.o mega pixels ce qui est vraiment peude plus ce sont deux mini nous essayons de faire des prouessesparfois nous réussissons elle t'embrasse très fortbisous MELJadia
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M
Oui...Heureusement nous avions fait un nid dans le hangar pour un couple de chouettes effraies...Et dans la nuit  je pouvais les voir voler en silence, parfois la dame blanche poussait un long cri...C'était fabuleux cela...Bises du soir Renard,- Mèl -
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  • : Maelström
  • : Longue histoire que cette perte de soi... Un récit douloureux. Un exutoire. Une femme à côté de son corps durant 28 ans. Cette femme : moi. Un récit aussi où la prose prend une grande part.
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